Face à une tendance vers l’urbanisation croissante des travailleurs et l’ouverture de grands bureaux, le COVID change grandement la donne : Les cartes sont rebattues et la tendance s’inverse. Explications.
Alors que les pôles d’affaires dans le centre des grosses villes grandissaient, alors que les open spaces devenaient de plus en plus grands, jusqu’à devoir utiliser le chat plutôt que la communication vocale (ce qui défie l’intérêt même de l’open space : la proximité), un élément trouble fête est arrivé dans nos vies depuis maintenant une année. Personne ne lui souhaitera son anniversaire, mais cela fait bel et bien un an que le COVID influe sur le monde du travail. Les open spaces ne sont plus à la mode : Ils conviennent peu à cette nouvelle donne imposée par les restrictions sanitaires.
Grands bureaux et travail : Fin d’une histoire d’amour
Cela fait maintenant plusieurs mois que les collaborateurs des bureaux les plus grands ne se sont pas vus, autrement que dans une fenêtre d’ordinateur, via un outil de visioconférence. Les bureaux des grandes villes sont vides et risquent de le rester encore pour un certain temps. Une chose est certaine : Les Français ne sont pas prêts à adopter le télétravail comme une routine. Seuls 8% des Français se disent prêts à télétravailler de manière exclusive et 63% d’entre eux veulent continuer à revenir travailler au bureau au moins 3 fois par semaine.
La question se pose : Quel avenir pour ces lieux de travail (souvent des sièges sociaux) regroupant plusieurs dizaines de salariés d’une entreprise ? Et bien certaines idées émergent déjà pour la future transformation de ces bureaux :
• La tendance des dark-kitchens monte en flèche : Ces cuisines destinées uniquement à faire de la vente à emporter ont le vent en poupe. C’est comme un restaurant sans salle à manger !
• L’aménagement d’entrepôts d’e-commerce : La tendance de la vente en ligne explose. Et avec elle, la tendance de la vente / achat entre particuliers. Ces deux secteurs ont un grand besoin d’expansion.
Travail et grandes villes : Là aussi, la tendance change
Face au confinement, de grandes villes comme Paris n’ont plus le même attrait : La culture, la musique, la fête, l’effervescence urbaine, les boutiques etc… Tous ces points positifs ont disparu, où ils ont changé de goût. Après un an enfermé chez soi, la métropole a changé de goût : le fait de télétravailler et de ne plus pouvoir sortir le soir prive les citadins d’une grande partie des joies urbaines.
Finalement, pour beaucoup il ne reste que les loyers chers, les petites surfaces d’habitation et le transport compliqué (et bondé). Donc là aussi, les Français réfléchissent. Ils sont accompagnés dans leur réflexion par les patrons : Beaucoup d’entre eux pensent à réduire la taille de leurs bureaux et à les implanter dans de petites villes. Cette mouvance à un nom : l’émergence des Zoom Towns.
La mode est déjà lancée aux Etats-Unis, de nombreuses petites villes à côté des grandes métropoles voient leur population augmenter : Les gens déménagent dans les banlieues et changent leur cadre de vie. Aux abords des grandes villes, on trouve des zones urbaines plus petites, ou même des zones rurales : Situées à 10 ou 20 kilomètres d’une grande ville ou proche d’un endroit cool et naturel (forêt, lac, montagne etc…).
Le cadre de vie en devient d’autant plus appréciable au vu du contexte. C’est une véritable revanche pour les petites villes de l’autre côté de l’Atlantique : Les loyers de villes chères comme San Francisco ou New York ont baissé de 15 à 30%, tandis que les zones plus rurales autour de ces villes ont augmenté 11,3%. Les gens optent donc pour des bureaux plus petits, plus locaux et ce sont principalement les centres d’affaires en périphérie de ville qui tirent leur épingle du jeu.